- Nuit d'Opales -





C'était une véritable nuit de velours, un velours blanc. 
Le froid, je l'oubliais sur le moment, exalté par le décor qui se dressait autour de moi. Années 30, 50, je n'aurais pu l'affirmer cette nuit-là tant la neige semblait confondre les époques en un même lieu. 
Le temps s'égarait dans la neige épaisse et silencieuse qui recouvrait maintenant Paris. 
La nuit était une grande et blanche vibration animant nos statues, nos rues d'une magie insoupçonnée. 
Les réverbères semblaient diffuser avec pudeur leur éclairage sur ce voile pur qui arrêtait le temps des hommes. 
Il n'y avait plus d'âges, juste mon souffle rompant avec le silence de la nuit et mon désir ardent de fixer ce moment, un moment qui serait difficilement convaincant à raconter si je n'avais la preuve par l'image qu'à Paris le temps d'une nuit, seul et sans bruit la neige ne m'avait soufflé,
 "Enlace-moi du regard, que les temps se souviennent". 


The night was like velvet, white velvet. 
It was cold, but I didn't feel cold. I was stunned by the decor surrounding me. 1930, 1950, I could not feel the difference.
Whiteness was merging the years into one. 
Time was also expanding in the thick silence that was covering Paris.
A sublime white vibration was awakening the statues and the streets, with an unexpected magic. 
Lampposts were timidly showing off a discrete light, creating a veil, adding to the feeling that time was on hold. 
I could hear my soft breathing interrupting the silence of the night. How can Capture this moment? Can I share it? No, this moment was only for me, an image in the silence. I was standing face to face with the whiteness. I felt a whisper speaking to me, saying,
"Look into me and always remember"



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A la lueur des réverbères Paris n'était plus qu'un rêve de neige. 

In the light of lampposts, Paris was just a dream of snow.