- Αθήνα  -







À Athènes,

    Sur l'Acropole, dans ses temples millénaires, on est frappé devant l'improbable esprit qu'il a fallu à une époque pour organiser à partir de blocs de roches des édifices si mémorables.
    Il y a une fascination certaine, pour chacun d'entre nous, qui se manifeste lorsqu'on se trouve face à des ruines antiques.
    Ni décadence, ni arbitraire, c'est ici un équilibre si réfléchi, si abouti, qu'on se sent bien petit avant d'être inspiré pour soi-même. C'est une sorte de vertige entre ce berceau culturel tant raconté, tant imité et nous, nous qui souhaiterions dans notre temps laisser à l'extase des yeux un indissoluble esprit aussi bien sculpté dans le marbre.
    Bien plus qu'une mise en perspective, c'est une mise en abyme qu'assènent les Grecs à la mémoire des hommes, à l'individu qui scrute en levant ses yeux à l'aplomb des frontons, le vain reflet sculpté d'un geste héroïque qui lui serait donné de vivre ne serait-ce qu'un bref instant.
    Guettez le souffle de ses glorieuses ruines du Parthénon, des pierres protectrices de son sanctuaire car il est bien possible que ce soit-là, la marque du début et de la fin des rêves de l'homme.
    Magnétiques, Divines, ou Sacrées quelqu'en soit la raison nous y revenons et nous y pourvoyons inlassablement pour retrouver l'écho mythique de notre possible et parfait accomplissement.

Jean de Noncin